L'Offre

La chaîne de valeur

La chaîne de valeur décrit les différentes étapes qui déterminent la capacité d'une organisation à obtenir un avantage concurrentiel en proposant une offre valorisée à ses clients.

Fonctions de soutien

Infrastructures et Systèmes : Au niveau des infrastructures, le contrôle de la qualité sera déterminant. Au début de toute opération, il sera nécessaire de réaliser des audits pour s'assurer de la conformité et de la bonne mise en place des infrastructures. Deux niveaux de systèmes sont à prendre en considération : le premier, très en amont couvre les équipements même ; conformité des écrans, des capteurs, des logiciels, des télécommandes, des réseaux… mais également des équipements assemblés entre eux. Les installations devront être bien configurées les unes avec les autres, pour fonctionner ensemble et communiquer.

Gestion des Ressources Humaines : La formation des équipes, tant techniques, que commerciales, marketing… devra être très poussée. Il s'agit d'une technologie neuve, novatrice qui effraye encore beaucoup de consommateurs. Cette fonction GRH verra la naissance de la figure de l'intégrateur dont nous avons déjà décrit l'importance. Il pourra s'agir d'un consultant ou d'un architecte, qui aura pour mission d'être l'interlocuteur entre l'offre et la demande

Développements Technologiques : Il est nécessaire, au sein de cette fonction, d'éviter les excès et les dérives dont nous avons déjà parlé. Les équipes de chercheurs devront garder à l'esprit que les inventions doivent être destinés à un marché, doivent répondre à une demande, à un manque et ne pas relever de la science-fiction. Il s'agit d'une des fonctions les plus importantes pour le développement de la maison communicante, étant donné la révolution technologique qu'il implique.

Achat : Il ne s'agit pas d'une fonction qui contribuera grandement au succès de l'offre maison communicante. Les négociations sur les prix des matériaux, équipements… seront très réduites, dans un premier temps. En effet, il s'agit d'installations qui sont encore très chères, étant donné les prouesses technologiques qu'elles renferment.

Fonctions primaires

Logistique : C'est une fonction bien entendu très importante pour toute offre. S'assurer du bon déroulement des événements, de la bonne coordination des équipes d'architectes des délais… Tout ceci pourrait être pris en charge par l'intégrateur.

Production : Elle recouvre la production des matériaux nécessaires à l'élaboration des équipements (matériaux isolants, électroniques, informatiques…très particuliers) et les équipements en eux-mêmes (réfrigérateur Internet, webcams…) qui composeront l'offre finale présentée aux consommateurs.

Commercialisation : C'est un domaine où tout reste à faire, ou presque. En effet, si les produits, les spécialistes ; les architectes… existent déjà, il n'y a aucune offre claire présentée aux consommateurs et disponibles via un réseau de distribution. Le mix-produit de la maison communicante est à peine développé : pas de communication, pas d'information claire sur le prix, et aucun réseau de vente encore ouvert.

Services : Les services associés à la maison communicante seront là encore déterminants dans le succès du projet. Tous les éléments liés au service après vente par exemple devront être irréprochables : résolution des pannes, surveillance des équipements, prise en compte des doléances… De nombreux consommateurs iront plus facilement vers la maison communicante si ils savent qu'ils ne seront pas seuls face à des problèmes qu'ils ne sauront résoudre.

Les prescripteurs


La maison communicante implique l'intervention de nombreux prescripteurs dans des domaines très variés de la conception des produits jusqu'à leur intégration en passant par le conseil.

Conception

La conception et la construction de la maison communicante nécessitent des spécialistes dans les secteurs des nouvelles technologies et des technologies en général, ainsi que dans celui du bâtiment. Il est nécessaire d'avoir des fournisseurs spécialisés dans les équipements nécessaires à la distribution électrique comme Hager, les télécommunications et l'automatisation comme Cegelec, les systèmes de sécurité comme Legrand, les logiciels comme Microsoft et les fournisseurs d'accès à Internet comme Wanadoo ainsi que des spécialistes du bâtiment tels que les constructeurs de maison comme Maison Phénix.

Intégration

Après avoir mis au point tous ces équipements, il faut les installer au sein de la maison. Pour cela, il faut des intégrateurs spécialisés dans la maison communicante.

Conseil

Enfin, il est nécessaire d'y avoir des personnes pour chapeauter tout ça : des architectes, des consultants, des promoteurs comme Bouygues Immobilier et des gestionnaires de patrimoine comme Dual Conseils.

On constate une absence d'intégrateurs spécialisés dans la maison communicante.

Le rôle respectif des participants

Conception

Les concepteurs ont un rôle primordial puisque ce sont eux qui fabriquent les produits qui vont faire la maison communicante. Ils doivent concevoir des produits dédiés à la maison communicante qui utilisent des technologies courantes ou faciles à déployer. Ces produits doivent être performants mais simples d'utilisation afin qu'ils soient accessibles au plus grand nombre et notamment aux personnes âgées. L'architecte est la personne qui conçoit la maison, sa réalisation et qui en dirige l'exécution. Le promoteur immobilier quant à lui s'engage à faire construire la maison d'après le concept et les plans de l'architecte.

Intégration

L'intégration devrait être le véritable moteur de la maison communicante. Les intégrateurs sont eux présents sur le terrain puisqu'ils installent les produits dans la maison. Chaque intégrateur doit être spécialisé dans la maison communicante au sein de son activité. Ainsi, un l'électricien doit connaître parfaitement le concept des courants porteurs en ligne pour pouvoir installer un système électrique performant et compatible avec la maison et avec les autres systèmes communicants.

Conseil

Le consultant a un rôle de conseil et de lien. Il écoute et identifie la demande du client et la formalise. Il analyse la situation afin d'en faire un diagnostic. Puis, il imagine des scénarios afin de répondre aux problèmes identifiés par le diagnostic. Il aide son client, en prenant en compte l'ensemble du contexte, à prendre les décisions les plus pertinentes. Il programme des plans d'action et accompagne son client dans leurs réalisations.

A l'avenir, tous les acteurs devront collaborer activement ensemble.

La structure actuelle et à venir de l’offre

Structure actuelle

A l'heure actuelle, le marché souffre cruellement de l'absence d'une offre structurée.

En effet, tous les acteurs sont présents et compétents mais il manque cet élément intégrateur qui ferait le lien entre ces professionnels. Si un individu désire aujourd'hui équiper son domicile en appareils communicants, à qui doit-il s'adresser ? Il n'existe pas de réel interlocuteur entre l'offre et la demande.

La structure du marché est, de plus, encore très fragmentée. Les architectes, les équipementiers, les électriciens, les installateurs…Ils sont prêts, ils ont les connaissances requises, mais ils travaillent chacun de leur coté. Il n'y a aucune interaction entre ces différents acteurs, aucune offre conjointe de leurs services, qui faciliterait pourtant l'accès des consommateurs à la domotique.

Ensuite, il n'existe toujours pas d'offre marketing précise. Les consommateurs connaissent-ils ce concept de maison communicante, savent-ils que ce sujet sera très bientôt d'actualité ? Il semblerait que les connaissances des individus concernant la domotique soient très limitées. Il y a très peu, voir pas du tout, de communication sur le sujet ; et pour beaucoup de consommateurs, la domotique n'est pas encore une réalité mais une invention de chercheurs. De plus, les informations concernant le concept sont très difficiles à avoir : il existe peu, voir pas, d'études de marché sur le sujet, peu de chiffres le concernant, peu d'indications sur son avancé… Pour le faire émerger il serait nécessaire de faire connaître à tous les individus ce concept, alors qu'à l'heure actuelle très peu d'informations sont disponibles.

De nombreux éléments très favorables à l'émergence de la maison communicante sont en place, mais la structure actuelle de l'offre n'est pas encore prête à accueillir et à répondre à la demande.

Structure à venir

La fragmentation actuelle des acteurs (installateurs, électriciens…) doit se transformer en intégration.

Pour que le marché de la maison communicante se développe, il faut, entre autres, que naisse une figure d'intégrateur, qui pourrait être un consultant ou un architecte. Celui-ci pourrait servir de lien entre les différents acteurs qui interviennent dans la réalisation de maisons communicantes mais également avec les consommateurs. Il deviendrait cet interlocuteur, qui manque cruellement aujourd'hui, entre l'offre et la demande.

L'intégrateur aurait ainsi pour missions d'élaborer, en premier lieu, un inventaire des besoins. Il définirait ensuite les différents scenarii possibles, les différents couples produits-marchés, selon la nature de la demande. Puis, son rôle serait de choisir la meilleure solution possible, selon les différents critères qui lui ont été donnés, d'élaborer un plan. Enfin, il assurerait la supervision des travaux, la mise en place de chaque acteur au moment voulu, et le bon fonctionnement de la chaîne de valeur.

Cet intégrateur, qui n'existe pas encore mais dont la figure doit absolument naître, permettrait d'organiser ce marché.

Ensuite, comme nous l'avons déjà vu, il manque une offre marketing qui pourrait séduire les consommateurs et les inciter à s'équiper en domotique.

En premier lieu, il faut créer de toutes pièces cette offre : élaborer un mix-produit, travailler sur la commercialisation du concept… Ensuite cette offre doit être communiquée au public ; les consommateurs sont aujourd'hui, encore assez peu informés sur le sujet. Si ils connaissent dans la grande majorité des cas, le concept de maison communicante, très peu savent ce qu'est la domotique. Il faut d'abord mieux les informer sur ces équipements et ensuite faire connaître l'offre marketing élaborée.

Enfin la dernière étape marketing sera d'élaborer une stratégie marketing autour d'un message fort, qui pourrait être " La maison vous soulage et vous laisse plus de temps pour l'essentiel ". La killer application de la maison communicante n'a pas encore été trouvée mais il est absolument nécessaire d'élaborer un message fédérateur autour d'une idée forte, révolutionnaire, qui séduirait même les plus réticents.

La préoccupation actuelle de nombreux individus est de consacrer leur temps aux loisirs, à la famille…la maison communicante, si elle était présentée comme l'outil pour gagner du temps (aspirateur qui nettoie seul, réfrigérateur qui passe ses commandes seul, télécommande qui centraliserait le fonctionnement du chauffage, de l'électricité, des volets…) serait accueillie avec plus d'enthousiasme et moins de peur.