Maison : et si l'habitat devenait enfin intelligent ?
La domotique, alias la maison intelligente, est un vieu concept qui n'a pas toujours tenu ses promesses. Mais
l'arrivée d'Internet; la généralisation des équipements informatiques et électroniques dans les foyers, le
développement du sans-fil et des technologies mobiles lui offrent un vrai lifting
La domotique était empêtrée jusque-là dans des tableaux électriques compliqués, des câbles et des interrupteurs.
Elle est devenue légère, mobile et plus adaptée aux besoins des utilisateurs, estime Bruno de Latour, consultant
sur l'habitat intelligent et spécialiste français de la domotique (il a déposé le concept en 1984). Et enfin abordable :
les prix des équipements ont été divisés par dix ou vingt. Les géants de l'industrie, de l'informatique et de
l'électronique tels Microsoft, Intel, Philips investissent le marché. Avec dans leurs cartons des technologies et des
produits révolutionnaires capables de transformer notre maison en un lieu de vie communiquant, obéissant au doigt et
à l'oeil, où chaque objet, truffé de puces électroniques, devient intelligent, devance nos désirs, facilite nos loisirs,
nous libère des tâches ménagères et veille sur notre confort et notre sécurité.
Moins de câbles pour plus de simplicité
Pierre angulaire des maisons du futur : le réseau domestique qui centralise l'ensemble des équipements et auquel on peut
accéder à distance. Une maison numérique où les images, le son, les vidéos et les données Internet peuvent se diffuser
partout. Dès 2003, Microsoft devrait lancer un écran mobile, Mira, que l'on balade partout avec soi et qui permet d'accéder,
sans fil, au disque dur de son ordinateur. Des serveurs multimédias apparaissent, boîtiers sophistiqués à la fois
magnétoscope, lecteur CD et passerelle Internet, sans passer par un PC. Les nouvelles applications sont encore loin d'avoir
des normes standardisées, mais les jalons sont posés. La maison du futur se veut discrète, dissimulant au mieux ses
équipements sophistiqués. Elle utilise déjà l'installation électrique, et bientôt des câbles permettront de faire passer
toutes les applications domestiques par une même prise pour connecter indifféremment le téléphone, l'ordinateur ou la télé...
La table s'adaptera à la taille des convives
La maison du futur se contrôle aussi à tout moment et de n'importe où. Mac@za (joint-venture de Legrand, fabricant
d'appareils électriques, et de France Télécom) s'appuie sur Internet et la reconnaissance vocale pour son offre de
téléservices inaugurée en mai dernier. On peut surveiller son domicile grâce à une webcam, programmer les divers
équipements de la maison (chauffage, éclairage, arrosage automatique, etc), mais aussi détecter une intrusion, une fuite
de gaz ou une innondation. Une alerte par e-mail, message vocal ou SMS vous avertit du moindre pépin. Des solutions qui,
selon Jean-Paul Damay, directeur général de Mac@za, correspond à des attentes bien réelles :
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Les utilisateurs privilégient avant tout la sécurité et la prévention des risques domestiques.
Les fabricants d'électroménager nous promettent aussi encore plus de confort dans les prochaines années. Electrolux,
qui s'était déjà distingué avec le Screenfridge, réfrigérateur intelligent relié à Internet, vient de commercialiser le
premier aspirateur automatique et autonome. A venir aussi le lave-linge parlant, le lave-vaisselle à ultrasons qui lave
sans détergent (Sharp), le four à micro-ondes visiophone (Samsung)...
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On peut tout imaginer aujourd'hui, explique Bruno de Latour.
Des appareils élctroménagers qui appelleront
automatiquement le réparateur en cas de panne, des placards intelligents qui sécheront le linge humide, un pèse-personne
qui, en cas de prise de poids, affichera sur l'écran du réfrigérateur des propositions de menus plus légers, etc. A
condition que cela corresponde aux beoins des utilisateurs.
Dans les laboratoires du MIT Media Lab aux Etats-Unis, les chercheurs nous concoctent la cuisine du futur. Au menu, une
table intelligente, dotée de pieds téléscopiques, capable de s'adapter à la taille et au nombre des convives. Des bols
équipés de capteurs surveillent la température du liquide qu'ils contiennent, tandis que des cuillières renifleuses
analysent la qualité bactériologique des aliments... La maison du futur sera plus saine, capable de surveiller la qualité
la qualité de l'air mais aussi la santé de ses occupants.
Un habitat qui prend soin des malades
Exemple ? L'habitat intelligent pour la santé (HIS) a l'air d'un banal deux pièces de 40 m². Les apparences sont trompeuse
car cet appartement est équipé d'un dispositif technologique sophistiqué dédié à la téléassistance médicale. Une nouvelle
approche qui devrait permettre dans moins de dix ans aux personnes âgées ou aux malades chroniques de rester à la maison,
tout en étant sous surveillance médicale constante.
Aménagé par deux scientifiques de l'Unité Technique de l'Imagerie, de la modélisation et de la cognition (TIMC-IMAG) à
Grenoble, l'appartement est équipé de capteurs, de réseaux et de systèmes d'information répartis dans l'habitat et sur le
patient lui-même. Ils permettent de surveiller de près son état de santé (tension, poids, activité motrice, etc) et de
détecter les anomalies, notamment les chutes. Ces capteurs communiquent avec un poste de télévigilance capable de réagir à
la moindre alerte.
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Les capteurs sont le moins intrusifs possible et se fondent dans l'environnement, explique le chercheur Norbert
Noury.
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En investissant le domicile, ils offrent l'alternative d'un hôpital sans les murs, conformément aux souhaits de la
majorité des personnes âgées, complète Vincent Rialle.
Chez Philips à Eindhoven, la maison qui pense
Une maison-laboratoire située dans le quartier général de Philips, à Eindhoven, héberge ses premiers habitants. Baptisée
Philips HomeLab, cette habitation futuriste occupe deux étages, avec une cuisine, une salle de bains, deux chambres, un
bureau et un hall d'entrée. Un abri coquet et confortable pour examiner les comportements des humains face aux technologies
de demain et tester
in vivo le concept d'intelligence ambiante. Ce concept consiste à intégrer des microprocesseurs
dans les objets de la vie quotidienne, à les rendre communiquants entre eux et avec l'utilisateur, et ce, de la manière la
plus naturelle possible. L'ndroit est truffé de micros et de caméras, les miroirs affichent la météo ou, dans la salle de
bains, une vidéo pédagogique pour l'enfant sur l'art de se brosser les dents ! Les premiers cobayes, couples et familles
à avoir goûté les plaisirs de la maison du futur en sont ressortis très enthousiastes. Bob et Linda ont pu découvrir
comment cet habitat high-tech pouvait les aider à préparer leurs prochaines vacances. Confortablement installés au salon
(bourré de technologies dissimulées discrètement dans les meubles et les divers équipements de la pièce), ils feuillettent
les catalogues de voyages mis à leur disposition et discutent à bâtons rompus. Stupéfaits, ils découvrent alors sur le mur
des images et des films de la destination qu'ils ont évoquée. Les lumières de la pièce changent progressivement, imitant
bientôt l'incomparable lumière des images de la Toscane qu'ils étaient en train de regarder. Une douce musique italienne
se diffuse alors dans la pièce, achevant de convaincre le couple que la maison de demain pourrait bien être la maison de
leurs rêves... Philips affirme que tous ces équipements devraient faire partie de notre vie quotidienne dans les quinze
années à venir.
SDR-4X, le premier robot de compagnie
Après les robots chiens Aibo, Sony présente son robot danseur et chanteur, petit bipède de 60 centimètres de hauteur,
capable, entre autres, de communiquer avec les humains. SDR-4X est équipé de systèmes de reconnaissance d'images et de
sons et de technologies de synthèse vocale. Il peut reconnaître jusqu'à dix interlocuteurs et les identifier au son de leur
voix. D'après ses inventeurs, le robot peut effectuer facilement des mouvements compliqués et personnalisés de danse.
Le Japon est incontestablement la terre des robots. Le gouvernement vient d'accorder d'importants crédits de recherche
pour encourager le développement des robots à usage domestique : aides soignants pour les personnes âgées dépendants ou
robots-chiens de garde pour surveiller les maisons en l'absence des propriétaires...
Le e-robot aspirateur
Le robot aspirateur de Samsung, commercialisé en 2003/2004, nettoiera de manière autonome votre habitation.
