Dossier spécial : la maison communicante
Avec quels usages le marché de la maison communicante pourrait-il se développer ? Une question pour les oracles, puisque
aujourd’hui seulement 1 à 2 % des foyers américains et européens interconnectent des objets électroniques chez eux, d’après
Forrester Research. Qu’importe, les prévisions tablent sur 20 % d’ici seulement 4 ans, et lorsque l’on observe le
développement des accès haut débit sans fil à Internet, l’arrivée prochaine de l’IPv6, les efforts que déploient les
fabricants de loisirs électroniques pour interconnecter les différents supports (PC/Internet, lecteur MP3, chaîne,
télévision…) on peut raisonnablement croire que le marché n’est pas loin de décoller. Reste à savoir de quelle manière ?
Explications avec les acteurs du marché et les experts que nous avons interviewés dans ce dossier, pour confronter leur
point de vue au notre : l’avenir de la maison connectée se jouera pour beaucoup à l’extérieur des murs de la maison !
Une planète connectée… Et si nous commencions par une maison connectée ? Cela fait longtemps qu’il en est question, mais
c’est seulement aujourd’hui que l’on assiste aux premières commercialisations de produits. Philips, par exemple, lancera
le mois prochain les premiers appareils permettant au consommateur d’interconnecter les équipements informatiques et
audio-vidéo de son foyer. François Caroff, coordinateur des projets « Connected Planet », une division transversale de
Philips.
Atelier - François Caroff, bonjour. Pouvez-vous nous expliquer ce que le concept de maison connectée signifie, pour Philips ?
François Caroff - Chaque acteur du secteur peut donner sa définition de la maison connectée. Pour nous il s’agit d’une nouvelle ère
d’utilisation de l’audio et de la vidéo : c’est l’utilisation de formats numériques sur l’ensemble des contenus multimédia. Après une première ère
dominée par la réception terrestre, les cassettes VHS, ou encore la photo argentique, les années 2000 et 2010 voient la numérisation de l’équipement
audio et vidéo, avec la télévision par ADSL, les DVD, la photographie numérique, etc.
Pour nous, fabricants de matériels, c’est une réelle aubaine d’assurer une plus grande qualité audio et vidéo sur des supports inaltérables et de
bénéficier de la puissance du traitement informatique pour la diffusion du contenu multimédia (via Internet par exemple).
A - Qu’est-ce qui encourage aujourd’hui le démarrage de cette nouvelle ère de la maison connectée ?
F.C. - Deux choses : l’évolution de l’équipement PC et Internet – le haut débit surtout – et le développement des contenus multimédia.
Pour commencer, 43 % des foyers français possèdent un PC. Au minimum, parce que les ménages qui en comptent plusieurs se multiplient. Et
surtout le haut débit avance à grands pas ; à tel point qu’en 2005 les fournisseurs d’accès Internet prédisent que 35 % des foyers seront connectés
à l’Internet haut débit. Au sein de Philips nous nous basons sur une vision simple, exprimée par Gottfried Dutiné, le président de Philips Consumer
Electronics : « Le haut débit ne se mesurera plus en terme de pénétration dans les foyers, mais cela deviendra aussi indispensable que l’eau ou
l’électricité » !
Clairement, aujourd’hui, le marché pour la connexion des appareils audio et vidéo à Internet existe…
A - Grosso modo, ce que vous proposez est de permettre aux utilisateurs de regarder leurs photos ou de charger un DivX sur la télévision,
d’écouter un MP3 dans son salon ? En termes d’usages, est-ce que cela intéresse réellement les consommateurs ?
F.C. - Bien sûr. Des études de marché ont été faites à ce sujet, et elles montrent clairement que le contenu numérique ne doit plus être
cantonné à l’ordinateur familial. Il faut qu’il entre dans les espaces de vie commune de la maison, pour que les membres du foyer puissent le partager.
A - Y a-t-il des solutions que Philips prévoit de commercialiser prochainement ?
F.C. - Au mois de juin, puis au moins de septembre, le groupe va commercialiser plusieurs offres assurant la communication du PC avec les
équipements de la maison : télévision, chaîne Hi-Fi, etc.
A - Pratiquement, comment la communication entre le PC et les appareils est-elle assurée ?
F.C. - Grâce à une liaison Wi-Fi. Mon ordinateur est équipé d’un émetteur, qui par liaison sans fil va transmettre les données à mes
équipements audio et vidéo, intégrant eux-mêmes un récepteur de données. En plus de cette fonctionnalité, que nous avons baptisée PC Link et qui
assure le transfert des données audio et vidéo, il existe une seconde offre, composée de services sur Internet. Sur ce volet, Philips est en contact avec
des partenaires qui fourniront des services Internet de divertissement sur l’équipement audio / vidéo de nos clients. Je pense notamment à Yahoo, à
Virgin ou encore au jukebox en ligne Musicmatch.
A - A court et moyen termes, quels sont les cibles clientes de Philips ?
F.C. - A court terme, Philips vise les acheteurs d’appareils photo numériques, d’ordinateurs, de produits intégrant le format mp3 ou DiVx, et
bien entendu les abonnés Internet haut débit. Et à moyen terme, ce sont les utilisateurs intéressés par des nouveaux services comme la voix sur IP,
la télévision par ADSL, la vidéo à la demande, etc. que nous serons amenés à proposer par la suite.
A - Selon vous, pour quelles raisons les services liés à la maison connectée ne commencent à émerger qu’aujourd’hui ?
Comme je l’ai précisé, le développement de l’Internet haut débit est un facteur essentiel pour l’interactivité des divers objets qui composent l’habitat
moderne. Ceci dit, il peut être effectivement surprenant d’observer que les voitures, par exemple, bénéficient de certaines automatisations depuis un
moment. Je peux ouvrir la portière de ma voiture d’une simple pression sur ma clef, mais je ne peux toujours pas ouvrir la porte de mon appartement
avec mon téléphone portable.
Selon moi, ce qui a sans conteste freiné le développement de la maison connectée, c’est le coût des technologies. Aujourd’hui, ce problème va être
résolu avec le temps, les équipements vont se démocratiser. L’autre frein, c’est la protection des données personnelles et la sécurité des réseaux.
Aujourd’hui, les solutions se développent pour assurer ces deux éléments essentiels.
Bernard Marquet anime une entité de Recherche et Développement au sein du studio créatif France Télécom, division R&D. Il a aujourd’hui sous sa
responsabilité une équipe d’une dizaine de personnes en recherche prospective qui travaillent sur les services liés à l’univers de la maison : sur une
plate-forme d’études, opérationnelle à Rennes depuis décembre 1998, qui représente l’univers de la maison communicante, des utilisateurs sont
confrontés aux services du futur. Bernard Marquet livre ici sa vision des interactions possibles entre le réseau domestique et l’individu et présente
quelques exemples de ces nouveaux objets communicants qui pourraient bien faire partie de notre environnement proche dans quelques années…
Atelier - Bernard Marquet, bonjour. Pouvez-vous en quelques mots nous présenter le travail de l'équipe du studio créatif de Rennes ?
Bernard Marquet - Nous constituons une équipe, au sein de la Division R&D de France Télécom, qui travaille sur la prospective, plus
spécifiquement sur de ce que nous appelons la thématique de la maison sensible et audiovisuelle. Nous sommes une dizaine de collaborateurs :
ingénieurs, psychologues et sociologues, qui travaillons sur les interactions possibles entre les individus et les nouveaux services rendus possible par
le développement de certaines technologies. L’équipe du studio créatif travaille dans une sorte d’appartement-laboratoire, dans lequel elle imagine des
illustrations de services et met en scène des scénarios d'usages.
Atelier - Existe-t-il aujourd’hui des offres commercialisées d’habitats communicants ?
Bernard Marquet - Certains promoteurs vendent des maisons connectées. Kaufmann and Broad a travaillé en lien avec France Télécom dans le
passé sur de tels concepts. La clientèle existe pour des concepts globaux, mêlant une offre large de services (télecom, domotique, audiovisuel) mais
sur un segment très haut de gamme. Cela dit, il existe aussi de nombreuses offres, sur des services plus spécifiques liés à la gestion du confort ou de
la sécurité pour un public plus large à des prix plus abordables.En revanche, elles ne sont pas aujourd’hui packagées sous le terme
« maison communicante ». Compte tenu du développement des réseaux ADSL, du haut débit et de la connectivité permanente la maison
communicante est de fait déjà une réalité En somme, nous faisons déjà de la maison communicante sans le savoir. Nous préparons quant à nous
ce que sera la future maison en proposant une vison prospective sous le terme maison sensible et audiovisuelle.
Atelier - Selon vous, quels sont les facteurs du développement des services pour la maison et les objets communicants ?
Bernard Marquet - Internet, et le haut débit surtout, ce qui semble assez logique. Ensuite, l'évolution de certains appareils et leur adoption
massive par les consommateurs. Je pense notamment au domaine de l’image. Nous produisons de plus en plus d’images nous-mêmes, sans
intervention de professionnels : photographies, films numériques…
Par ailleurs, il y a le souci de sécurité. Les besoins en termes de surveillance de l’habitat, des membres de sa famille, etc. vont croissant. Il ne faut
cependant pas penser que la sécurité est le maître mot de la maison connectée. Le divertissement et le besoin de confort tiennent également une
place de choix dans l’émergence des réseaux domestiques et des objets communicants.
Atelier - Quelle sera la place du téléphone portable dans cette maison du futur ?
Bernard Marquet - Il est permis d’imaginer que le téléphone, fixe ou portable, devienne la télécommande universelle de la maison, grâce à
laquelle il sera possible d’agir sur des objets et des services disséminés dans toute la maison. Cependant, je pense que le téléphone ne sera pas le
seul outil de commande de la maison. Au studio créatif, nous travaillons beaucoup sur ce que nous appelons les objets déclencheurs.
Atelier - Pouvez-vous nous donner une illustration de ce genre d’objets ?
Bernard Marquet - C’est simple, vous partez d'un objet traditionnel et vous " l'hybridez " avec une nouvelle fonction de communication. A titre
d'exemple, nous travaillons actuellement sur des objets de décoration. Prenons le « jardin ou la bougie zen » par exemple. Il s’agit d’une bougie en
apparence très classique, qui est en fait associé à une pléiade de services. Imaginons que je rentre chez moi après une dure journée de travail. Je
m’assois dans le salon de ma maison, et j’allume ma « bougie zen ». Automatiquement, toute la pièce est plongée dans une ambiance de détente,
permise par le déclenchement d’une musique adaptée, un affaiblissement de la lumière électrique, la fermeture des volets, etc.
Dans ce cadre là, nous ne sommes plus dans l'univers de la technologie informatique classique. Cependant cette objet classique est doté d'un
capteur qui active une fonction de communication. J'accède via cet objet et la passerelle domestique à un portail spécifique sur Internet pour
commander certaines actions de ma maison. C’est l’objet lui-même qui, à ma demande, enclenche des services et des ambiances qui évolueront
au fil du temps, garantissant ainsi un renouvellement de la promesse de services. Nous sommes dans une logique de couplage Objet/service et une
logique de simplification des modes d'accès aux services.
Atelier - Un autre exemple d’objet connecté, pour le plaisir d’imaginer la maison de demain ?
Bernard Marquet - Oui : en ce moment, l'équipe du studio créatif travaille beaucoup sur le jouet. Nous avons mis au point par exemple un
prototype d’ours en peluche doté d’une fonction de raconteur d’histoires. Le jouet est équipé de capteurs d’humidité, de température, de lumière et d’un
GPS. Il choisit l’histoire qu’il va raconter à l’enfant en fonction des informations que lui livrent ses capteurs sur le moment de la journée, le temps qu’il fait.
Le GPS est là pour lui permettre de s’auto-localiser et de délivrer à l’enfant des informations sur le lieu où il se trouve. Lors d’une traversée de Paris en
voiture, par exemple, l’ourson pourra donner à son jeune propriétaire un petit historique des monuments qu’il croise, à mesure que la voiture avance, et
se transformer ainsi en raconteur d'histoire/guide touristique.
Atelier - Ces objets et les technologies qui leur sont liées sont attirants. Mais ne peuvent-ils pas devenir également repoussants ? Les gens
ont-ils réellement envie, selon vous, de vivre dans un monde du tout-communicant ?
Bernard Marquet - C’est un point essentiel que la protection de l’individu. Pour que la maison communicante remporte l’adhésion des
consommateurs, il faut impérativement qu’elle gagne leur confiance. Le réseau domestique doit être sécurisé, de manière à ne pas mettre en danger
l’intimité et les données personnelles de chacun. Bien des travaux sont menés pour répondre à cette problématique.
De notre côté, nous explorons, dans le cadre de projet européen avec d'autres équipes de R&D au sein de France Télécom et avec des laboratoires
d'industriels des possibilités d’adaptation des services et des réactions des objets à l’humeur de l’utilisateur, de manière à ce que la maison ne prenne
pas le pas sur lui, en lui adressant des informations sans discontinuer. Cela s'inscrit dans le cadre de travaux sur « l’ambiant intelligence ».
Pour expliquer plus avant cette idée de maîtrise par l'utilisateur, et tenter une sorte d'analogie nous réfléchissons à la mise au point d’objets et plus
largement d’une maison qui fonctionnent un peu comme le "répondeur téléphonique" que chacun connaît et utilise depuis de nombreuses années
maintenant. Mon répondeur, je peux l’écouter quand je le souhaite.Je peux le personnaliser, créer des boites spécifiques. Je peux aussi le laisser
clignoter et ne pas écouter mes messages avant de l’avoir décidé. En somme, je suis en mesure de préserver la distance entre moi et le réseau
auquel je suis connecté…
Il a fait partie des pionniers de l’Internet en France. Le 8 juin 1994, il fonde le premier fournisseur d’accès à Internet : FranceNet. Sa société se
lancera par la suite dans l’hébergement de sites web, prendra le nom de Fluxus (2000),… et sera très bien vendue à British Télécom en 2001.
Une success story de quelqu’un qui a traversé la bulle Internet avec impertinence et intelligence. Il en a tiré un ouvrage plein d’humour et d’analyse :
«
Devenez beau, riche et intelligent avec PowerPoint, Excel et Word ».
Insatiable, il lance en avril 2003 Ozone, une start-up qui ambitionne de créer un réseau dense et continu avec des accès Internet Wifi. Il co-fonde
également avec Olivier Mével la société Violet qui commercialise une
curieuse « lampe Wifi ». L’idée ? Faire communiquer les objets. Il nous
explique ici en trois questions/réponses sa vision de la maison connectée.
Atelier - Rafi Haladjian, bonjour. Avec Ozone, vous pariez sur une couverture Wifi à grande échelle. Avec la société Violet, vous misez sur les
objets communicants. Selon vous, comment le marché de la maison communicante pourra-t-il se développer ?
Rafi Haladjian (Ozone & Violet) - Bonjour. Je ne crois pas à une spécificité de la maison connectée. Pour une raison très simple : l’utilisateur ne
cherche pas à contrôler tout depuis sa maison, il souhaite maîtriser et jouir de son quotidien via un réseau d’objets connectés. C’est très différent. Ce
type de communication pourra prendre la forme d’un téléphone qui indique quand la machine à laver a fini de tourner, d’un écran de télévision qui
signale que le four a stoppé sa cuisson, d’une voiture qui lit les courriels, etc…
Atelier - Le concept est séduisant, mais comment le transformer en réalité dès aujourd’hui ?
Rafi Haladjian (Ozone & Violet) - Le déploiement massif des accès Internet mobile à haut débit est une condition préalable au développement
important d’un tel marché. Mais c’est, je crois, le sens de l’histoire. Les hot spots Wifi, trop locaux et contraignants pour les utilisateurs, ne devraient pas
résister à terme aux connexions Wifi à plus grande échelle. C’est la montée en puissance de ce que nous appelons le « pervasive network ».
Côté applications, la société Violet commercialise déjà une lampe Wifi (la lampe Dal) qui délivre des informations à son possesseur, non pas à partir
d’un écran – ils sont déjà trop nombreux ! – mais à partir de seize codes couleurs différents, qui indiquent à chaque fois une information à l’utilisateur :
météo, état du trafic, de la bourse… Mais on peut parfaitement imaginer des informations personnalisées comme par exemple : l’arrivée du bus 72,
trois stations avant celle que l’utilisateur prend pour se rendre à son travail ou aller à la piscine ! Cette même information pourrait par ailleurs lui être
communiquée dans la rue, sur son téléphone portable, via une antenne Wifi. D’où l’intérêt du « pervasive network ».
Atelier - Quel acteur est aujourd’hui le mieux placé sur ce marché. Intel ?
Rafi Haladjian (Ozone & Violet) - Pas nécessairement. Malgré sa place de leader dans les microprocesseurs et les 200 millions de dollars
qu’il a investi dans le «
Home Media Networking ». Les gagnants devraient d’abord être les fabricants de loisirs et média électroniques, tels Sony,
Philips, Apple, et d’autres. Pour peu qu’ils comprennent que l’avenir de la maison connectée ne se jouera pas uniquement entre les murs d’un
appartement ou d’une maison !
Patrick Cocquet - Président de l'IPv6 Task Force France et président de 6WIND
Patrick Cocquet est président de l´IPv6 Task Force France, une organisation regroupant représentants de l'industrie, des services, des
administrations, des milieux académiques et d'associations qui souhaitent travailler au déploiement de réseaux et d'applications IPv6. Les activités
de l’IPv6 Task Force consistent à réunir les acteurs du déploiement afin de partager les expériences, de coordonner des actions et de devenir force
de proposition. Au nombre des thèmes autour desquels l’IPv6 travaille et qui sont listés sur son site web figurent « les applications d'IPv6 dans la
maison ».
Atelier - Patrick Cocquet, bonjour. Pouvez-vous nous expliquer le rapport entre le déploiement de l’IPv6 et la thématique de la
maison connectée ?
Patrick Cocquet - Les réseaux domestiques supposent que chaque équipement qu’ils relient ait une adresse IP. Aujourd’hui, l’IPv4 autorise
le déploiement de plus de 4 milliards de combinaisons d’adresses. C’est peu, lorsqu’on veut faire un réseau mondial et construire un réseau de
communication sur IP. Deux tiers des adresses de ce protocole sont aujourd’hui attribuées.
L’IPv6 offre des capacités d’adressage bien plus étendues, en augmentant la taille des adresses IP de 32 à 128 bits (NDLR : IPv4 permet
d'adresser 2^32=4,29.10^9 adresses tandis que IPv6 permet d'en adresser 2^128=3,4.10^38). C’est-à-dire des capacités quasi infinies. Le
passage à l’IPv6 est déterminé par un besoin de terminaux avec de réelles adresses universelles.
Atelier - En quoi le déploiement de l’IPv6 permettra-t-il un développement des applications liées à la mobilité ?
Patrick Cocquet - L’IPv6 est intrinsèquement lié au « Plug and Play », qui fournit une solution simple à la configuration des appareils. C’est
grâce à cette application que les terminaux vont pouvoir devenir mobiles. IPv6 permet aux appareils une auto-construction, sans serveur, de leur
adresse.
Atelier - Où en est-on du déploiement de l’IPv6 aujourd’hui ?
Patrick Cocquet - Les deux versions vont cohabiter pendant un long moment. Aujourd’hui, on sait offrir des services IPv6 pour la maison mais
avec une infrastructure télécoms qui est de l’IPv4. L’IPv6 va être amené à se développer considérablement avec les nouvelles applications à la
vidéoconférence, à la téléphonie, etc.
Aujourd’hui, la normalisation est stabilisée. Il faut désormais accélérer le déploiement de l’IPv6. Sur ce terrain, il y a des acteurs qui sont très
mobilisés. Je pense notamment aux grands industriels. C’est une bonne chose parce que si demain les produits grands publics deviennent faciles à
connecter au réseau domestique et que leurs prix vont s’amenuisant, il n’y a pas de doute que le marché de la maison connectée en profitera.